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Édito |
Emmanuel Château-Dutier |
2016-12-06 |
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Les publications personnelles sous la forme de billets de blog ont caractérisé l’avènement du web social, ou web 2.0, en plaçant l’intime au cœur de l’espace public du web. Comme sur d’autres réseaux affinitaires tels que MySpace, le succès de cette forme éditoriale résidait largement dans l’assouplissement des codes traditionnellement associés à la publication écrite. Son caractère informel a été adapté avec succès par de nombreux collègues pour la publication de carnets de recherche dont la plateforme Hypothèses constitue sans aucun doute l’exemple le plus remarquable. Le modèle du blogging scientifique porte notamment la promesse d’un nouvel espace public destiné à la communication scientifique et au déploiement d’une conversation ouverte sur la science en train de se faire.
Alors que la pratique du carnet intime cède la place à d’autres pratiques plus centrées sur l’image avec des réseaux sociaux tels que Pinterest, Tumblr, ou plus récemment Periscope, le blogging connaît actuellement un renouveau à travers des plateformes comme Médium qui ont su reconfigurer son modèle affinitaire issu du blogroll avec la création de communautés de lecture. Dans le même temps, la publication s’institutionnalise et se professionnalise à nouveau dans des stratégies plus affirmées de représentation de soi.
Du point de vue technique, on constate aussi un double mouvement. À côté de la sophistication offerte par les services délégataires, de plus en plus d’usagers privilégient des solutions de publication légères en ayant notamment recours la plateforme GitHub et des sites statiques produits avec Jekyll. Accompagnant par ailleurs le développement d’outils d’écriture fondés sur le plein-texte, plusieurs services en ligne explorent les possibilités offertes par le versionnage pour l’écriture scientifique.
L’individualisation intrinsèque au modèle du blogging et le caractère à la fois instantané et définitif de la publication nous a toujours un peu rebuté. Plutôt que d’avoir recours au modèle du journal, nous voudrions donc pouvoir utiliser l’environnement offert par la plateforme GitHub pour produire des notes de recherches susceptibles de faire l’objet de repentirs et de révisions. Le versionnage de fichiers nous paraît en effet autoriser dans le même temps la conservation de l’horodatage de la publication tout en l’inscrivant plus directement dans un processus de travail cumulatif. Nous avons donc l’intention d’explorer dans cet environnement d’autres formes de dispositif d’exposition du travail scientifique qui, au moyen du versionnage et des logiques contributives, puissent également se tourner plus explicitement vers la collaboration et prendre, à terme, la forme d’un laboratoire virtuel.
Plutôt qu’une publication solitaire, nous voudrions aussi parvenir à constituer un espace de travail collectif. Au delà de la table ouverte, cette publication sera donc un blog sans un être tout à fait un. Nous l’envisageons plutôt comme un carnet de recherche hypertextuel dont les notes seraient versionnées.
Il s’agit aussi d’expérimenter de nouvelles formes de distribution des résultats de recherche en veillant à définir des cadres de diffusion automatisés de l’information scientifique. Au delà du présent carnet de recherche, le projet consiste également à mettre en place une infrastructure de production collective de connaissances historiques sur l’architecture publique.
- C. Titus Brown. The top 10 reasons why blog posts are better than scientific papers. Living in an ivory basement, 7 janvier 2017. http://ivory.idyll.org/blog/2017-top-ten-reasons-blog-posts.html
- https://livecomsjournal.github.io
- https://andrewgyork.github.io/publication_template/
- https://en.wikipedia.org/wiki/Open-notebook_science