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emmapetk committed Mar 20, 2024
1 parent 7af7361 commit 584f7e0
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Expand Up @@ -26,7 +26,7 @@ La mort d'Alceste, qui se dévoue pour son mari, est plus intéressante, parce q

La même Alceste délivrée de la mort <sup><sub>[10;608]</sub></sup> et rendue à son mari par Hercule, offre une lueur agréable du talent de M. Ménageot ; mais c'est un petit tableau, et son grand morceau représentant Cléopâtre qui rend son dernier hommage au Tombeau d'Antoine, ne fait pas un si heureux effet que la mort de Léonard de Vinci.
Je vois plusieurs Peintres qui ont ébloui dans les Salons précédens, plus ou moins éclipsés dans celui-ci ; mais de Nouveaux paraissent avec avantage sur l’horizon. M. le Monnier, par exemple, brille à son aurore, et montre, pour son essai, une composition vraiment grande dans sa peste de Milan. Il a, dit-on, été longtemps malade à Rome. Il en revenait avec plusieurs morceaux qui devaient rétablir sa réputation. A son passage par Lyon, ils ont été portés à la douane ; un incendie survenu dans ce moment a consumé, avec la douane , tous ces chef-d'œuvres, fruits des travaux de plusieurs années.
Ce jeune Peintre est de Rouen , et l’on ne peut compter, sans une sorte d'admiration, tous les Artistes qui se sont distingués depuis que M. Descamps <sup><sub>[11,609]</sub></sup> a établi, dans cette Ville, une École de Dessin ; on pourrait représenter ce Professeur fécond embrassant tous les élèves qu'il a faits, comme Virgile peint la mère des Dieux:
Ce jeune Peintre est de Rouen , et l’on ne peut compter, sans une sorte d'admiration, tous les Artistes qui se sont distingués depuis que M. Descamps <sup><sub>[11,609]</sub></sup> a établi, dans cette Ville, une École de Dessin ; on pourrait représenter ce Professeur fécond embrassant tous les élèves qu'il a fait, comme Virgile peint la mère des Dieux:

> Centum complexa nepotes,
> Omnes coelicolas, omnes supera alta tenentes.
Expand All @@ -35,7 +35,7 @@ Tous habitans des Cieux, révérés sur la terre.

Le tableau de M. le Monnier paraissait le premier du Salon ; un nouveau, sans l'effacer, est venu se placer au moins à l'un des premiers rangs : c'est I’Ouvrage de M. David. On avait dit ce Peintre assassiné sur la route en s’en retournant à Rome, pour y perfectionner ses talens. Il prouve bien glorieusement par ce morceau la fausseté de ce bruit mal imaginé. Le vieil Horace présente trois épées à ses trois fils, qui jurent de combattre vaillamment. Le Peintre n'a pas su trouver d'autre ressource, pour varier leurs attitudes, que de faire prêter serment au premier de la main droite, aux deux autres de la gauche. On croit sentir que ce premier sera vainqueur, et que les deux gauchers périront dans le combat. <sup><sub>[12;610]</sub></sup>
Ce père Horace, qui envoie ses enfants au champ de bataille, m'intéresse davantage que le Manlius Torquatus de M. Berthellemy, qui condamne son fils à mort quoique vainqueur. J'aime encore moins peut-être le cruel et superstitieux Jephté, de M. Amédée Vanloo, qui dévoue sa fille à la mort, parce qu'elle a eu le malheur de venir à sa rencontre. Ces tableaux avaient peu de vertu magnétique aux yeux de mon Esculape, aussi bien que celui de Philoctète, à qui l’on enlève les flèches, par M. Taillasson. Il y a pourtant du mérite dans ce morceau et dans quelques autres du même Auteur. Il y en a aussi dans le tableau des Dames Romaines qui offrent leurs bijoux pour en composer une coupe d'or qu'on doit déposer dans le Temple d'Apollon. Cette dévotion païenne est sans doute fort édifiante pour nous ; mais n'y avait-il aucun trait de piété ou de générosité à présenter de la part de nos Dames Françaises ? Saint Louis rendant la justice au pied du chêne,du même auteur (M. Brenet), m'a paru presque dépouillé de toute vertu.
M. Callet soutient sa réputation par son Achille furieux, qui traîne à son <sup><sub>[13;611]</sub></sup> char le corps d'Hector. C'est une fugue où il y a de la chaleur et du mouvement. Mais M. Vincent pâlit un peu dans ses deux tableaux d'Arrie et Pœtus. On dit que le grand est beau de près ; que l’Auteur s'en prenne donc à l'éloignement, s'il n'obtient pas plus de suffrages. C'est une femme qui vient inspirer de la vertu à son, mari en se donnant un coup de couteau dans le ventre, et en lui disant : « Cela ne fait point de « mal », pour l’engager a en faire autant. Il vient d’arriver à Paris un trait à peu près semblable, La sœur d'un malheureux condamné au bûcher s'est introduite dans sa prison, et lui a présenté de l'eau - forte pour, fournir le moyen de se soustraire au supplice, en lui offrant de lui donner l'exemple de s'empoisonner. Le criminel, par une lâcheté bizarre, a refusé le poison,et s'est réservé pour les flammes; ce qui ferait croire que ces misérables ont ordinairement l'esprit aliéné. La sœur courageuse ne s’en est pas moins immolée.
M. Callet soutient sa réputation par son Achille furieux, qui traîne à son <sup><sub>[13;611]</sub></sup> char le corps d'Hector. C'est une fugue où il y a de la chaleur et du mouvement. Mais M. Vincent pâlit un peu dans ses deux tableaux d'Arrie et Pœtus. On dit que le grand est beau de près ; que l’Auteur s'en prenne donc à l'éloignement, s'il n'obtient pas plus de suffrages. C'est une femme qui vient inspirer de la vertu à son, mari en se donnant un coup de couteau dans le ventre, et en lui disant : « Cela ne fait point de « mal », pour l’engager a en faire autant. Il vient d’arriver à Paris un trait à peu près semblable. La sœur d'un malheureux condamné au bûcher s'est introduite dans sa prison, et lui a présenté de l'eau forte pour, fournir le moyen de se soustraire au supplice, en lui offrant de lui donner l'exemple de s'empoisonner. Le criminel, par une lâcheté bizarre, a refusé le poison,et s'est réservé pour les flammes; ce qui ferait croire que ces misérables ont ordinairement l'esprit aliéné. La sœur courageuse ne s’en est pas moins immolée.
M. Vien n'est jamais éclipsé. Je vois avec intérêt son tableau de Priam qui ramène le corps de son fils Hector ; ce corps est à peu près de la porte de Scée, où l’Auteur a mis une inscription <sup><sub>[14,612]</sub></sup> grecque pour ceux qui n'entendent pas le Troyen. On reconnaît le même Priam, qui, dans son tableau du Salon précédent, partit pour cette expédition.
M. Vien a dit sans doute:

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